Les activités agricoles

La ZPS Corbières Orientales compte près de 20 % de sa superficie en zone agricole représentée majoritairement par des surfaces viticoles qui couvrent plus de 3 900 hectares. Les autres cultures (céréaliculture et arboriculture) sont marginales (moins de 1% de la surface agricole). Néanmoins, le passé pastoral de la zone laisse penser que la ZPS Corbières Orientales était à dominante agricole il y a quelques dizaines d’années. En effet, le pâturage était jadis omniprésent sur le massif des Corbières comme en témoigne le patrimoine lithique (bergeries, murets de pierres sèches, capitelles…) encore visible de nos jours.

Le pastoralisme

Aujourd'hui, le pastoralisme sur les communes de la ZPS Corbières Orientales est assez résiduel et compte près de 720 têtes pour 53 exploitations. Les ovins sont majoritaires et représentent 71 % du cheptel total et 29 exploitations. Les caprins représentent quant à eux près de 27 % du cheptel total et 22 exploitations. L’élevage est réparti de façon assez homogène sur le territoire de la ZPS Corbières orientales. 

La viticulture

La viticulture est omniprésente en région Languedoc-Roussillon et rythme la vie économique et sociale de cette région. Elle est ainsi souvent considérée comme le poumon économique et social de la Région Languedoc-Roussillon. Mais la viticulture du Languedoc-Roussillon connaît une forte concurrence sur les marchés européens provenant de pays nouvellement producteurs n’hésitant pas à venir conquérir les marchés européens. Cette concurrence, alliée à une baisse de la consommation, influe sur l’activité qui a été réformée au niveau européen. Cette réforme a pour objectif de restructurer le secteur vitivinicole européen afin de le rendre plus compétitif sur les marchés extérieurs. La réforme prévoit notamment la mise en place d’un arrachage basé sur le volontarisme d’une superficie de l’ordre de 175 000 hectares sur le territoire européen impulsé par des primes à l’arrachage dans le but d’offrir une formule de substitution aux producteurs ne pouvant affronter la concurrence. Sur la région Languedoc-Roussillon, ce sont ainsi plus de 35 000 hectares de vignobles qui ont été arrachés en l’espace de cinq années. 
 
La ZPS Corbières Orientales ne déroge pas à cette tendance régionale avec l’arrachage sur le territoire de ses communes de plus de 3 200 hectares cumulés entre 2004 à 2008. 

Synthèse 

Bien que l’intensification des pratiques agricoles soit défavorable au maintien de la biodiversité, le maintien de l’agriculture est indispensable à la préservation et la conservation de la biodiversité dans sa composante large. En effet, l’agriculture façonne les paysages dont dépendent de nombreuses biocénoses et notamment les oiseaux. Ainsi, l’indicateur européen « Oiseaux communs » mis en place par l’Union européenne fait état de la régression des populations d’oiseaux de milieux agricoles de l’ordre de 29 % sur la période de 1989 à 2006 alors que les oiseaux communs, tous milieux confondus ont régressé en moyenne de seulement 7 % sur cette même période. Cette régression est liée à deux facteurs : l’intensification des pratiques agricoles et la déprise agricole engendrant une perte importante d’habitat. 
 
En zone méditerranéenne, la déprise des activités agricoles est pénalisante pour la biodiversité. Ainsi, la fermeture des milieux engendrée par la disparition du pastoralisme a été préjudiciable à de nombreuses espèces. Aujourd’hui, la régression des parcelles viticoles, et leur abandon, est tout aussi dommageable. La ZPS Corbières Orientales est un exemple incontestable de cette évolution et des menaces pesant sur des oiseaux rares et menacés. Enfin, gardons à l’esprit que l’utilisation de produits phytosanitaires reste préoccupante pour le maintien de la biodiversité. 
 
Les pouvoirs publics semblent néanmoins bien sensibilisés à cette menace et s’impliquent fortement afin d’essayer de maintenir la surface agricole utilisée du territoire. Des idées émergent afin de « moderniser » la viticulture et de la rendre plus compétitive sur les marchés. Le développement de l’oenotourisme, de filières courtes de commercialisation, d’une labellisation efficace et d’une communication innovante va dans ce sens. L’élevage ovin et caprin semble être de nouveau d’actualité. Sa viabilité économique demeure cependant difficile malgré des aides et des subventions publiques. Il est pourtant considéré comme un atout de poids pour l’entretien des milieux naturels contre les incendies, la conservation de la biodiversité, et la restauration d’une activité ancestrale qui forge le caractère et l’identité d’un territoire.