Industrie éolienne
À l'heure actuelle, au moins 7 parcs éoliens sont en activité au sein ou en bordure de la ZPS (Tuchan, Treilles, Fitou 1 et 2, Saint-Paul-de-Fenouillet / Prugnanes, Calce / Baixas et Opoul / Salses). Un autre parc en ZPS est en cours d'instruction (en date de 2017) sur la commune de Feuilla / Caves. Sur la commune de Lesquerdes mais hors de la ZPS Basses Corbières, un parc a reçu une autorisation mais n'est pas encore construit.
Le caractère très venteux du climat régional offre des conditions idéales pour l'exploitation de l'énergie éolienne. La tramontane souffle en moyenne 130 jours par an à plus de 60 km/h et s’accélère sur la partie maritime du massif des Corbières ; les parcs éoliens présents sur le site se concentrent le long de ce couloir; couloir majeur aussi pour l'avifaune migratrice d'Europe. Sur le reste du territoire de la ZPS, ce risque existe concrètement ; la bibliographie internationale a démontré que les grands rapaces nicheurs pouvaient se heurter aux aérogénérateurs (HOWELL & DIDONATO, 1991 ; ORLOFF & FLANNERY, 1992). En Europe, ce constat concerne principalement les Vautours, planeurs de grandes tailles massifs, lourds et peu agiles (MARTI, 1995 ; LEKUONA, 2001).
Or, à l’Ouest de la ZPS autour du Massif de Bugarach, où subsiste depuis plusieurs années de façon sporadique le Vautour Percnoptère, le programme LIFE Nature « Restauration du Vautour Percnoptère dans le Sud-est de la France » a permis non seulement de confirmer et d’asseoir la présence du Percnoptère d’Egypte sur la ZPS mais aussi de favoriser la présence des grands vautours que sont le Vautour fauve, le Vautour moine et le Gypaète barbu.
Les effets potentiels des éoliennes sur l’avifaune patrimoniale de la ZPS Basses Corbières sont principalement :
- Perte de territoire de chasse des rapaces nicheurs
- Réduction des habitats des passereaux nicheurs
- Perturbations des déplacements
- Dérangements en période de nidification
Industries extractives
Le territoire de la ZPS présente des potentialités très importantes en matière d'extraction. Sont regroupées sur ce territoire les filières d'exploitations de granulats, de matériaux à usage industriels (calcaire blanc pour charge, feldspath, gypse) de pierres ornementales et de matériaux de construction. Ces gisements miniers de très bonnes qualités constituent un atout économique pour les Corbières.
Les activités industrielles concernées par la ZPS Basses-Corbières sont en général des carrières exploitées à ciel ouvert. Elles se situent essentiellement dans le secteur Est du site sur les communes de Vingrau, Tautavel, Estagel, Treilles et Caves.
Situées au coeur des massifs du Fenouillèdes et des Corbières, ces carrières se localisent systématiquement en pleine garrigue au pied des falaises, milieux privilégiés pour les rapaces rupestres et les passereaux patrimoniaux. Elles représentent un grand nombre de facteurs de risque de perturbation et de destruction de l'avifaune et de ses habitats. L'emprise au sol d'une carrière varie sur le territoire de la ZPS entre 5 et 100 ha. A l'échelle de ces surfaces, une carrière a un effet irrémédiable sur les milieux naturels. Les zones exploitées sont mises à nu, décapées pour les besoins de l'activité. Les habitats naturels alors en place sont définitivement détruits.
Industries extractives
NOBELCLAD produit des tôles par explosion à partir de métaux ou d’alliages différents. La technique de placage des métaux par explosion produit une détonation générée par une quantité d’explosif disposée sur le métal de revêtement qui engendre une collision à haute pression des métaux entre eux. Cette détonation très puissante peut être à l’origine de perturbations identiques aux tirs de mines des carrières.
Réseaux de transport et communication
Les pistes par opposition aux routes de circulation classique sont omniprésentes sur la ZPS et prédominent largement sur les autres réseaux de circulations ; une majeure partie du réseau départemental à proximité du site Natura 2000 suit par l’extérieur les limites de la ZPS. Seuls 3 tronçons de route départementale pénètrent dans le site Natura 2000 sur une distance cumulée de 10.5 km. L'autoroute A9 ne fait que longer sur sa partie littorale le territoire de la zone de protection.
La fréquentation essentiellement motorisée des pistes de la ZPS est croissante. Pour rappel, la loi du 3 janvier 1991 interdit la circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l’Etat, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules motorisés.
Le tracé du projet de liaison Ligne à Grande Vitesse Montpellier/Perpignan prévoit une traversée de la ZPS sur plus de 6 km dans sa partie littoral. L’emprise au sol d’un tel projet est considérable à l’échelle des enjeux ornithologiques de la ZPS eu égard notamment à la largeur définie par la bande de l’aire d’étude du projet (500m).
La construction de la LGV devrait augmenter les besoins en matériaux miniers. La création ponctuelle de carrière est à envisager.
A noter également la présence et le développement des réseaux aériens de transport d'électricité. Les lignes hautes tensions sont à l’origine de nombreuses collisions de l’avifaune migratrice et nicheuse. La première subit essentiellement l’orientation perpendiculaire de la ligne HT sur les Pyrénées-Orientales par rapport à l’axe de migration. La seconde est concernée par l’ensemble de ces lignes mais surtout par celles perpendiculaires aux falaises de la ZPS (en majorité orientées Est- Ouest) que longent les rapaces. Les lignes moyennes tensions (MT) sont réparties sur l’ensemble du site Natura. La densité, l’omniprésence à l’échelle de la ZPS du réseau moyenne tension est responsable d’une forte mortalité de l’avifaune par collision ou par électrocution.